jeudi 28 octobre 2010

Ciao

Ce n'est pas exactement comme avant, parce que la présentation de blogger a changé.

Mais j'ai décidé de laisser les souvenirs de mon voyage reposer en paix, finalement.

Même si c'est surtout moi qui l'ai entretenu, ce blog, ce n'est pas juste mon récit de voyage. C'est aussi une partie de celui de Francis, Marilou, Frédérique, Martin et j'en passe.

J'ai un autre blog, moins public, plus personnel. Si vous êtes intéressés à me suivre de là, écrivez-moi.

mercredi 20 octobre 2010

J'ai beau y mettre toute ma volonté...

Je hais ça, les résidences.

Je ne suis pas une personne qui aime la vie communautaire prolongée. Le soir, quand je suis chez moi, j'aime m'isoler pour étudier, lire, écouter des séries télés, rêver un peu. Je n'aime pas raconter tous mes petits secrets à tout le monde. Je n'aime pas me faire réveiller à toute heure de la nuit par un groupe de filles qui se racontent leurs petits secrets devant la porte de ma chambre.

J'ai essayé, pourtant ! J'ai suivi les conseils de ma mère, ancienne résidente elle-même et je vais à la bibliothèque pour étudier, je mange de temps en temps à l'extérieur, je dis bonjour à ceux que je croise dans les couloirs... mais je n'ai même pas ENVIE de socialiser davantage. C'est mal ?

Quant à ce blogue, je me demande bien pourquoi je continue à l'entretenir, alors que le voyage est terminé. On dirait qu'en fin de compte, j'ai envie de le garder tel quel, question de ne pas ternir tous les souvenirs qu'il contient. En l'usant jusqu'à la corde, il perd son essence.

Pardon. Je suis un peu déprimée ce soir, comme mes propos le démontrent probablement. Ça a très sûrement un rapport avec le fait que depuis une semaine, je passe mes journées et mes nuits à étudier pour mes examens de mi-session.

J'adore le droit, mais là, j'en fais une overdose, je pense ! ;)

mercredi 6 octobre 2010

3 conséquences constitutionnelles

Ottawa, le soir, c'est beau. Voici la vue de ma chambre, il y a tout juste quelques jours !


À part ça, le droit public fondamental, c'est plate. Non. Je rectifie. La constitution et ce qui l'entoure, j'aime bien. Mais le prof est terrible. TERRIBLE.

Tout d'abord, j'ai découvert son agenda caché : nous apprendre à lire. Les recueils qu'il nous donne (et qu'il faut défricher en entier) ont un total de 4 pouces de haut. 4 pouces pour 12 semaines. Les jugements qu'ils contiennent font, de façon générale, entre 30 et 60 pages. Il nous en donne, normalement, 3 par semaine à lire. Ça fait entre 90 et 180 pages par semaine pour un seul cours. Si je sais déjà compter, malgré mon DEC en Sciences humaines pas de maths, nous, étudiants en droit, pauvres analphabètes que nous sommes, maîtriseront aussi bientôt la lecture, à force de décoder tous ces textes législatifs.

Maman, je vais finalement apprendre à lire. Alléluia.

Son autre objectif est probablement de nous faire engraisser. Étrangement, durant et après le cours, mes amis-futurs-avocats et moi-même finissons toujours par délirer sur toutes les choses que nous aimerions manger. Nous nous envoyons de petits mots dévoilant : «éclair au chocolat» ou «poulet général tao». La semaine passée, nous nous sommes rués vers une poutine (eh oui, ils en ont en Ontario!). Cette semaine, c'était du McDonald. Toujours de la malbouffe.

Le lien est clair entre la constitution et l'augmentation de l'obésité chez les étudiants en droit.

Ah et, finalement, il veut incontestablement nous rendre fou. C'est médusée et désabusée que je sors de son cours, chaque lundi, prête à appeler moi-même l'institut psychiatrique. Essayer de comprendre les phrases incompréhensibles (non pas par manque de vocabulaire de ma part, mais bien absence totale de syntaxe du professeur en question) qu'il nous lance, être prise au piège dans la désorganisation du cours et résister sans cesse à la tentation de tomber dans le coma de 8h30 à 11h30 est décidément dur pour la santé mentale.

Heureusement que la maintenant traditionnelle malbouffe du lundi midi est là pour nous sauver de l'insanité.

Où es-tu, Stéphane Fontaine, lorsqu'on a besoin de se faire expliquer la politique canadienne?

mardi 14 septembre 2010

Vous savez...

Poser une question dans un amphithéâtre rempli de 90 étudiants inconnus, dont beaucoup ont déjà une connaissance en droit, et lever la main dans une classe de cégep de 20 personnes dont on connaît le nom, la couleur préférée et ce qu'elles apporteraient sur une île déserte, ce n'est pas du tout pareil.

Le premier est hautement plus intimidant.

L'avantage, c'est que ça aide à empêcher ma peur universitaire ultime de se concrétiser, j'ai nommé :

Que les professeurs ne sachent pas qui je suis.

J'ai envie d'être plus qu'une étudiante parmi tant d'autres.

lundi 13 septembre 2010

Long time no see

Et puis, c'est comment la vie universitaire, me demandez-vous ? Allons-y point par point.

Les résidences

Il y a, une nuit sur deux, généralement vers 2h00, les nouvellement libérés (du contrôle de leurs parents) qui cognent aux portes en criant « PAAARTY ! » assez fort, sans aucun doute pour s'en arracher la luette.

Il y a les douches et la cuisine communes qu'il faut utiliser à des heures incongrues (genre, 3h00 de l'après-midi), car elles sont toujours occupées. Ça te change un rythme de vie, ça !

Il y a les sourires dans les couloirs à ces gens qui ne sont pas réellement mes amis, mais bon, c'est une façon de dire : « Hey, salut, je suis ta 3e voisine, pis sérieux, merci, c'est vraiment cool que tu mettes tes écouteurs quand tu écoutes de la musique à 4h00 du matin ! ».

(Non, ce n'est pas la vue que j'ai de ma fenêtre...)

Il y a ma chambre, au 15e étage et les rideaux qui sont toujours ouverts, même la nuit, surtout la nuit, parce que j'y vois le ciel et le centre-ville et que ça a quelque chose de magique, tout ça. Ottawa la nuit et Ottawa le jour et Ottawa tout le temps.

Le droit

Ce qui est un peu drôle, c'est que mon cours préféré, à date, c'est un cours d'histoire du droit. Comme quoi les sciences humaines en tant que telles ne me quitteront jamais réellement...!

Pour le reste, à date, ça me semble... fastidieux et les livres sont énormes. Ne vous y méprenez pas : j'aime bien les dictionnaires, parce qu'ils sont remplis de jolis mots et que ça tient les autres livres en place. Par contre, en avoir 7 (excluant les véritables dictionnaires) sur mon bureau, ça me frigorifie. Je suis prise de terreur devant la tâche qui s'offre à moi : décortiquer tous ces livres de droit, les uns après les autres, pour devenir une juriste aguerrie qui n'a peur de rien. Tout ça en moins de 4 mois.


Alors voilà, vous, à la maison, qui recevez votre chèque de paye à chaque deux semaines pour un travail minimal, je vous mets au défi de lire un seul dictionnaire en 4 mois. Si, comme vous le devriez, c'est déjà fait, évitez une relecture inutile et lisez plutôt le Code civil du Québec. Comme ça, la prochaine fois qu'on va se voir, on va pouvoir en parler ! Yé !

Non mais, sans blague, le tout a l'air chouette, mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de travail... et que les textes ne sont pas toujours écrits pour être intéressants.

Prospectives futures

D'après ce que j'ai compris, le but n'est pas tant de réussir, mais bien d'être meilleure que tout le monde. Eh oui. Le droit, c'est compétitif, même si, à date, entre deux verres et des rires avec mes futurs amis, je ne le sens absolument pas.

C'est donc une bataille acharnée à savoir qui va décrocher le meilleur stage, qui va avoir les notes les plus hautes, qui va s'impliquer le plus. Seuls les plus forts survivront. Nous sommes environ 270 en première année de droit civil. Quelqu'un veut prendre des paris à savoir combien il en restera à la fin de la session ?

La ville

C'est pas plate pentoute. C'est tout ce que j'ai à dire.

Pour terminer : moi

Bref. Ça va bien et malgré mes moments antérieurs de oui-non-oui-non-oui-non et de kossé-je-fais-là-câline, je navigue tranquillement vers un « HELL YEAH » !

mardi 31 août 2010

Le calme avant l'ennui ?

Après après avoir passé l'été à dévaler d'une ville à l'autre en Amérique du Sud, pour ensuite revenir et voyager de nouveau sans arrêt (Montréal-La Tuque, La Tuque-Québec, Québec-Île d'Orléans, Île d'Orléans-Québec, Québec-La Tuque, La Tuque-Montréal), ne m'arrêtant que pour faire des montagnes de boîtes ou donner les traditionnels becs à tous mes oncles, tantes, cousins, grands-parents et animaux de compagnie affiliés, je m'applique, depuis mon retour en civilisation montréalaise, à...

Ne rien faire pentoute.

Je sais, je sais. Il fait beau, vous me direz; qu'à cela ne tienne, j'abuse des bienfaits de l'air climatisé. Je sais, je sais. Il faut profiter du reste des vacances, sortir, voir des amis, s'amuser; je préfère néanmoins investir ce temps dans les jeux-vidéos.

Je garde l'action et la découverte pour mon arrivée à Ottawa, où je suis allée, la dernière (et la première) fois, avec mon école secondaire, alors que j'avais 13 ans. Aussi bien dire que je n'y suis jamais allée du tout, car mis à part le Laser Quest et le fameux Parlement, je ne me souviens, pour ainsi dire, d'à peu près rien. Niet. Nix. Nada.

J'en ai toutefois appris beaucoup par les autres. En effet, à ce que j'ai compris du regard sceptique des gens lorsque je leur dis que je vais étudier à la capitale fédérale et des commentaires qui s'en suivent, Ottawa, c'est plate.

Je m'encourage en croyant qu'il s'agit d'une rumeur persistante des années 40, ou encore, d'une légende urbaine transmise de père en fils depuis des générations. À la limite, j'accepterais l'idée que ce soient des restes de nationalisme québécois, dont découle une haine envers le fameux Rest of Canada. C'est ça, n'est-ce pas? S'il vous plait..?

mercredi 25 août 2010

Le voyage a changé ma vie !

Je savais déjà que le voyage m'avait changée sur certains points, mais je croyais que c'était sur des éléments très spécifiques, comme l'émerveillement, l'attachement aux gens, ou encore, évidemment, la dépendance aux repas d'avion.

C'est pourtant aujourd'hui, en faisant des boîtes, que je me suis réellement rendue compte que mon être avait changé de façon générale, alors qu'en regardant certaines objets (vêtements, sacs et autres) que j'avais acheté tout juste avant de partir, je me suis dit...

Ouach.

Ou, une autre variante...

Kossé ça.

Au moins, à présent, ça ne fait aucun doute : on voit vraiment que le voyage a fait de moi une bien meilleure personne !

mardi 24 août 2010

Ce n'est pas fini

La conquête de l'Amérique du Sud est terminée.

Je dois l'avouer, c'est un échec. Je n'ai pas réussi à conquérir l'Amérique du Sud ; c'est plutôt elle qui m'a conquise !

Depuis plusieurs jours déjà, je suis de retour au Québec, dans ma zone de confort, avec ma famille, mes amis, mes jeux-vidéo et mon lit. On parle sans cesse du blues de retour, mais vous savez, ça va. Je crois qu'après 3 mois, il était temps que je revienne, reconnecter avec la réalité, au moins un peu.

La réalité, c'est faire mes boîtes pour emménager à Ottawa dans une semaine et demie, payer mes frais de scolarité et me préparer pour l'université qui commence très bientôt. C'est me dire : oups! j'ai voyagé tout l'été et je n'ai plus une cenne, comment je vais faire pour arriver ?

C'est tout ça, mais c'est surtout une nouvelle conquête.

(Je fais mes débuts avec Photoshop... ne riez pas!)

C'est la conquête de la vie universitaire en tant qu'étudiante en droit et celle, aussi, d'une nouvelle partie de ma vie. Pourquoi arrêter d'écrire, alors ? Bien sûr, les textes de loi et mes bagatelles d'étudiante ne seront pas aussi hautes en couleur que mon voyage en terre inca, mais il y a certainement du jus à y extraire.

Pour que tout ça s'inscrive quelque part ;
Parce que les écrits restent et que les mots s'envolent ;
Pour vous, mais aussi pour moi...

Ma conquête continue ici.

mercredi 18 août 2010

Ciao America del Sur...

3 mois, quand on y pense, ça paraît énorme. D'ailleurs, quand je pense à mon arrivée en Équateur, un certain 20 mai en fin de soirée, ça me semble loin, tellement loin. Je me souviens de tous les détails, comme, par exemple, de ce gentleman couché nonchalament dans une boîte de camion, au milieu de centaines de sac remplis d'oignons. Des 3 concessionnaires Hyundai que nous avons croisés en nous rendant vers l'hotel. De l'impression étourdissante que m'a laissée Guayaquil, de sa pollution, de ses enfants dans les rues qui m'ont tellement touchée.

Je me souviens de tout, mais 3 mois, c'est long et le mois de mai, il est lointain.

J'aurai appris à connaître le meilleur de moi-même, je crois. Le pire, aussi. J'aurai évolué sur tous les points, y compris ma composition corporelle qui, à force de trekking et de journées interminables à marcher dans les rues poussiéreuses des villes, s'est modifié, pour le mieux, je pense. Mentalement, c'est plus subtil, mais ce n'en est que plus profond.

J'aurai connu toutes sortes de personnes, certaines voulant m'extirper de l'argent, certaines trouvant ma peau blanche translucide de gringa un peu trop séduisante, mais certaines, aussi, m'ayant séduit par leur bonté, leur simplicité, leur grand coeur toujours prêt à aider une pauvre touriste perdue.

Souvent, quand on voyage dans des pays en voie de développement, on s'imagine qu'on va changer le monde. Distribuer denrées et biens de première nécessité par les rues, construire une école, comprendre la population, partager leur misère. Le complexe de supériorité de l'homme blanc, quoi qu'on en dise, reste un peu présent dans notre esprit, alors qu'on considère que notre façon de vivre, que notre argent résoudrait tous leurs problèmes.

Je n'ai rien changé.

J'ai donné quelques cours d'anglais, acheté quelques livres, aidé à la préparation de certains évènements. J'ai injecté de l'argent dans l'économie locale, surtout, en payant bien souvent plus que le prix réel des biens et services que je me procurais... Mais concrètement, j'ai fait une bien petite différence.

Ces pays, par contre, ils ont tout changé.

L'Équateur, le Pérou et la Bolivie.

Merci, pour 10 000 raisons, pour l'amour et la vie, pour le voyage et le risque, pour les découvertes et le jeu, mais surtout pour la passion.

J'ai 19 ans, je commence l'université (nouvelle ville, nouvel appartement, nouvelle école, nouvelle réalité) dans un peu plus de 2 semaines, mais je suis prête, je crois.

Je reprends l'avion demain matin. Merci pour le voyage !

samedi 14 août 2010

La ruta del vino

Avec tous les bouleversements qu'ont apportés les manifestations de Potosi, notre itinéraire prévu s'est révélé impossible à accomplir. Nous avons donc sauté d'un endroit à l'autre, tels des kangourous, évitant les barages routiers, nous sauvant des villes avant qu'elles soient bloquées et souffrant de divers désagréments, tels la pénurie de fromage de chèvre dans les villes du Sud.

Eh bien, malgré ces petits drames bien piquants, la malchance de Potosi fut, en quelque sorte, une bénédiction pour nous, puisque sans celle-ci, nous n'aurions probablement même pas eu le temps de passer par l'agréable, la délicieuse, la gustative ville de Tarija.

Nous n'aurions probablement pas eu, non plus, la chance de déguster, à des prix ridicules, des vins qui furent, pour beaucoup, des découvertes inestimables.

Le jour de notre arrivée, nous nous sommes laissés tenter par un tour de la campagne environnante, où nous avons dû escalader plusieurs arcades rocheuses afin de découvrir de charmantes cascades, perdues au milieu de nulle part. Par la suite, nous avons visité la petite bourgade historique de San Lorenzo, où Martin, tel un enfant, s'est exclamé devant les reliques de sabres ayant servi à combattre les espagnols.


Un peu plus loin, dans un autre lieu que je ne saurais nommer, nous avons pu boire la merveilleuse chicha de uva, faite de raisins fermentés, dont le goût vinaigré nous a fait grimacer à chaque gorgée. En fait, s'il serait plus précis de dire que c'était atrocement mauvais, notre guide nous a affirmé que c'était, habituellement, excellent. M'enfin. On nous a aussi servi un plat d'un met typique du coin : les cangrejos de agua dulce, qui sont, en fait, des minuscules crabes de rivière. J'ai bien aimé, moi... la carcasse croquante me rappelait les chips !


Puis, après une bonne nuit dans notre hotel que nous payons un peu trop cher à notre goût, nous sommes repartis, le lendemain matin, pour la route des vins. Nous avons visité plusieurs bodegas, c'est-à-dire des producteurs de vino, parfois industriels, parfois artisanals. Entre 9h00 et 13h00, je dirais que nous avons « goûté » au moins 10 sortes de vin différentes. Pourquoi les trémas ?


Parce que le sens du mot probar (essayer, donc goûter), chez les Boliviens, n'a pas le même sens que chez nous. On nous a servi, littéralement, des coupes pleines. Vin seco, semi-seco, dulce, porto et singani (l'alcool local, qui est une eau-de-vie de raisin) se sont enchaînés devant nous très rapidement, à notre étonnement constant.


Nous avons fait d'excellentes découvertes... beaucoup d'achats... et nous réfléchissons, d'ailleurs, à des plans machiavéliques pour rapporter le plus de bouteilles possible à la maison !