mardi 31 août 2010

Le calme avant l'ennui ?

Après après avoir passé l'été à dévaler d'une ville à l'autre en Amérique du Sud, pour ensuite revenir et voyager de nouveau sans arrêt (Montréal-La Tuque, La Tuque-Québec, Québec-Île d'Orléans, Île d'Orléans-Québec, Québec-La Tuque, La Tuque-Montréal), ne m'arrêtant que pour faire des montagnes de boîtes ou donner les traditionnels becs à tous mes oncles, tantes, cousins, grands-parents et animaux de compagnie affiliés, je m'applique, depuis mon retour en civilisation montréalaise, à...

Ne rien faire pentoute.

Je sais, je sais. Il fait beau, vous me direz; qu'à cela ne tienne, j'abuse des bienfaits de l'air climatisé. Je sais, je sais. Il faut profiter du reste des vacances, sortir, voir des amis, s'amuser; je préfère néanmoins investir ce temps dans les jeux-vidéos.

Je garde l'action et la découverte pour mon arrivée à Ottawa, où je suis allée, la dernière (et la première) fois, avec mon école secondaire, alors que j'avais 13 ans. Aussi bien dire que je n'y suis jamais allée du tout, car mis à part le Laser Quest et le fameux Parlement, je ne me souviens, pour ainsi dire, d'à peu près rien. Niet. Nix. Nada.

J'en ai toutefois appris beaucoup par les autres. En effet, à ce que j'ai compris du regard sceptique des gens lorsque je leur dis que je vais étudier à la capitale fédérale et des commentaires qui s'en suivent, Ottawa, c'est plate.

Je m'encourage en croyant qu'il s'agit d'une rumeur persistante des années 40, ou encore, d'une légende urbaine transmise de père en fils depuis des générations. À la limite, j'accepterais l'idée que ce soient des restes de nationalisme québécois, dont découle une haine envers le fameux Rest of Canada. C'est ça, n'est-ce pas? S'il vous plait..?

mercredi 25 août 2010

Le voyage a changé ma vie !

Je savais déjà que le voyage m'avait changée sur certains points, mais je croyais que c'était sur des éléments très spécifiques, comme l'émerveillement, l'attachement aux gens, ou encore, évidemment, la dépendance aux repas d'avion.

C'est pourtant aujourd'hui, en faisant des boîtes, que je me suis réellement rendue compte que mon être avait changé de façon générale, alors qu'en regardant certaines objets (vêtements, sacs et autres) que j'avais acheté tout juste avant de partir, je me suis dit...

Ouach.

Ou, une autre variante...

Kossé ça.

Au moins, à présent, ça ne fait aucun doute : on voit vraiment que le voyage a fait de moi une bien meilleure personne !

mardi 24 août 2010

Ce n'est pas fini

La conquête de l'Amérique du Sud est terminée.

Je dois l'avouer, c'est un échec. Je n'ai pas réussi à conquérir l'Amérique du Sud ; c'est plutôt elle qui m'a conquise !

Depuis plusieurs jours déjà, je suis de retour au Québec, dans ma zone de confort, avec ma famille, mes amis, mes jeux-vidéo et mon lit. On parle sans cesse du blues de retour, mais vous savez, ça va. Je crois qu'après 3 mois, il était temps que je revienne, reconnecter avec la réalité, au moins un peu.

La réalité, c'est faire mes boîtes pour emménager à Ottawa dans une semaine et demie, payer mes frais de scolarité et me préparer pour l'université qui commence très bientôt. C'est me dire : oups! j'ai voyagé tout l'été et je n'ai plus une cenne, comment je vais faire pour arriver ?

C'est tout ça, mais c'est surtout une nouvelle conquête.

(Je fais mes débuts avec Photoshop... ne riez pas!)

C'est la conquête de la vie universitaire en tant qu'étudiante en droit et celle, aussi, d'une nouvelle partie de ma vie. Pourquoi arrêter d'écrire, alors ? Bien sûr, les textes de loi et mes bagatelles d'étudiante ne seront pas aussi hautes en couleur que mon voyage en terre inca, mais il y a certainement du jus à y extraire.

Pour que tout ça s'inscrive quelque part ;
Parce que les écrits restent et que les mots s'envolent ;
Pour vous, mais aussi pour moi...

Ma conquête continue ici.

mercredi 18 août 2010

Ciao America del Sur...

3 mois, quand on y pense, ça paraît énorme. D'ailleurs, quand je pense à mon arrivée en Équateur, un certain 20 mai en fin de soirée, ça me semble loin, tellement loin. Je me souviens de tous les détails, comme, par exemple, de ce gentleman couché nonchalament dans une boîte de camion, au milieu de centaines de sac remplis d'oignons. Des 3 concessionnaires Hyundai que nous avons croisés en nous rendant vers l'hotel. De l'impression étourdissante que m'a laissée Guayaquil, de sa pollution, de ses enfants dans les rues qui m'ont tellement touchée.

Je me souviens de tout, mais 3 mois, c'est long et le mois de mai, il est lointain.

J'aurai appris à connaître le meilleur de moi-même, je crois. Le pire, aussi. J'aurai évolué sur tous les points, y compris ma composition corporelle qui, à force de trekking et de journées interminables à marcher dans les rues poussiéreuses des villes, s'est modifié, pour le mieux, je pense. Mentalement, c'est plus subtil, mais ce n'en est que plus profond.

J'aurai connu toutes sortes de personnes, certaines voulant m'extirper de l'argent, certaines trouvant ma peau blanche translucide de gringa un peu trop séduisante, mais certaines, aussi, m'ayant séduit par leur bonté, leur simplicité, leur grand coeur toujours prêt à aider une pauvre touriste perdue.

Souvent, quand on voyage dans des pays en voie de développement, on s'imagine qu'on va changer le monde. Distribuer denrées et biens de première nécessité par les rues, construire une école, comprendre la population, partager leur misère. Le complexe de supériorité de l'homme blanc, quoi qu'on en dise, reste un peu présent dans notre esprit, alors qu'on considère que notre façon de vivre, que notre argent résoudrait tous leurs problèmes.

Je n'ai rien changé.

J'ai donné quelques cours d'anglais, acheté quelques livres, aidé à la préparation de certains évènements. J'ai injecté de l'argent dans l'économie locale, surtout, en payant bien souvent plus que le prix réel des biens et services que je me procurais... Mais concrètement, j'ai fait une bien petite différence.

Ces pays, par contre, ils ont tout changé.

L'Équateur, le Pérou et la Bolivie.

Merci, pour 10 000 raisons, pour l'amour et la vie, pour le voyage et le risque, pour les découvertes et le jeu, mais surtout pour la passion.

J'ai 19 ans, je commence l'université (nouvelle ville, nouvel appartement, nouvelle école, nouvelle réalité) dans un peu plus de 2 semaines, mais je suis prête, je crois.

Je reprends l'avion demain matin. Merci pour le voyage !

samedi 14 août 2010

La ruta del vino

Avec tous les bouleversements qu'ont apportés les manifestations de Potosi, notre itinéraire prévu s'est révélé impossible à accomplir. Nous avons donc sauté d'un endroit à l'autre, tels des kangourous, évitant les barages routiers, nous sauvant des villes avant qu'elles soient bloquées et souffrant de divers désagréments, tels la pénurie de fromage de chèvre dans les villes du Sud.

Eh bien, malgré ces petits drames bien piquants, la malchance de Potosi fut, en quelque sorte, une bénédiction pour nous, puisque sans celle-ci, nous n'aurions probablement même pas eu le temps de passer par l'agréable, la délicieuse, la gustative ville de Tarija.

Nous n'aurions probablement pas eu, non plus, la chance de déguster, à des prix ridicules, des vins qui furent, pour beaucoup, des découvertes inestimables.

Le jour de notre arrivée, nous nous sommes laissés tenter par un tour de la campagne environnante, où nous avons dû escalader plusieurs arcades rocheuses afin de découvrir de charmantes cascades, perdues au milieu de nulle part. Par la suite, nous avons visité la petite bourgade historique de San Lorenzo, où Martin, tel un enfant, s'est exclamé devant les reliques de sabres ayant servi à combattre les espagnols.


Un peu plus loin, dans un autre lieu que je ne saurais nommer, nous avons pu boire la merveilleuse chicha de uva, faite de raisins fermentés, dont le goût vinaigré nous a fait grimacer à chaque gorgée. En fait, s'il serait plus précis de dire que c'était atrocement mauvais, notre guide nous a affirmé que c'était, habituellement, excellent. M'enfin. On nous a aussi servi un plat d'un met typique du coin : les cangrejos de agua dulce, qui sont, en fait, des minuscules crabes de rivière. J'ai bien aimé, moi... la carcasse croquante me rappelait les chips !


Puis, après une bonne nuit dans notre hotel que nous payons un peu trop cher à notre goût, nous sommes repartis, le lendemain matin, pour la route des vins. Nous avons visité plusieurs bodegas, c'est-à-dire des producteurs de vino, parfois industriels, parfois artisanals. Entre 9h00 et 13h00, je dirais que nous avons « goûté » au moins 10 sortes de vin différentes. Pourquoi les trémas ?


Parce que le sens du mot probar (essayer, donc goûter), chez les Boliviens, n'a pas le même sens que chez nous. On nous a servi, littéralement, des coupes pleines. Vin seco, semi-seco, dulce, porto et singani (l'alcool local, qui est une eau-de-vie de raisin) se sont enchaînés devant nous très rapidement, à notre étonnement constant.


Nous avons fait d'excellentes découvertes... beaucoup d'achats... et nous réfléchissons, d'ailleurs, à des plans machiavéliques pour rapporter le plus de bouteilles possible à la maison !

jeudi 12 août 2010

Périple en cheval dans les canyons... en images seulement



Uyuni et le désert de sel..

Bon, il faut bien le dire... Uyuni est loin d'être une ville où l'envie nous prend de passer plusieurs jours.  La ville ne sert qu'à prendre part à un tour dans le désert de sel.

Nous y sommes arrivés après un long voyage d'autobus de nuit et, totalement épuisés, nous avons décidé de dormir au lieu de visiter, malgré les avertissements des agences, nous déclarant que nous devions faire le tour aujourd'hui, car il n'y aurait plus d'essence le lendemain.

Fort heureusement, nous avons découvert une excellente pizzéria servant un vin bolivien (de Tarija) des plus charmants et nous avons pu combattre le froid de la ville par la chaleur de l'alcool.


Nous avons entrepris le tour le matin suivant avec, nous devons l'avouer, un très chouette groupe, constitué de trois français (les français sont partout ici), une canadienne, un américain et bien sûr notre rigolo guide Edgar.  Nous avons d'abord visité un cimetière de train et une fabrique de sel avant de partir pour le désert.  Dans le désert, long et large de plusieurs kilomètres, nous avons premièrement monté de petits monts de sel, où nous avons pris plusieurs photos assez drôles (dont une avec le guide déguisé en lutteur).  Bien évidemment, nous nous sommes assurés qu'il s'agissait bien de sel, ce qui ne fait aucun doute.


Par la suite, nous sommes allés dîner à l'extérieur d'un musée de sel fermé.  La nourriture que nous a préparée notre guide fut des plus excellentes tout au long du tour.  Direction ensuite vers un volcan où nous avons passé la nuit dans un hotel de sel, après avoir pu admirer des flamingos et un troupeau de llamas.  La nuit fut légèrement odorante et sèche, les murs et le plancher étant faits de sel, mais à notre grand étonnement, nous avons réussi à bien y dormir.

La montée du volcan fut tout de même légèrement éprouvante.  Situé à plus de 4500 mètres au-dessus du niveau de la mer, nous avons subit les effets de l'altitude, l'oxygène se faisant plus rare.  Nous nous sommes levés trop tard pour arriver jusqu'au volcan (il fallait se lever vers les 4 heures du matin et notre mauvaise nuit précédente nous a contraint à dormir jusqu'à 7 heures), mais nous avons pu par contre visiter une grotte avec quelques momies.

Finalement, en revenant vers la ville d'Uyuni, nous avons visité une île de cactus où Alice s'est amusée à décrire l'histoire de plusieurs cactus (histoires qu'il est impossible d'écrire ici sans choquer au moins une ou deux personnes)...  Certains cactus étaient anciens, jusqu'à 900 ans environ (un cactus, parait-il, grandit d'environ 1 cm par année).


En revenant à la ville.... mauvaise surprise... le guichet automatique (lire...le seul) était vide, nous empêchant de pouvoir payer à la fois notre hotel et notre autobus.  Nous avons dû passer une journée supplémentaire dans cette ville, rappelons-le, ennuyante.

Une chance que nous avions des cartes à jouer et des livres à lire !   :)

lundi 9 août 2010

Un petit pays bien tranquille

Lorsque nous sommes arrivés à La Paz, notre prochain destination déterminée était censée être Potosi. Je mourais d'envie de visiter la mine, mais aussi la ville et tout le charme qu'elle recèle, en tant que part du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Eh bien, la route vers Potosi était bloquée à cause des manifestants et il était donc impossible de s'y rendre, ainsi qu'à Sucre, qui était notre idée alternative. Nous nous sommes donc rendus à Uyuni, ville principale des tours vers le désert de sel, mais ça, on vous en parlera dans notre prochain message.

Donc, Potosi est bloquée, ce qui change tous nos plans et occasionne plusieurs problèmes, autant à nous qu'à la population locale.

Bien sûr, les transports sont paralysés pour une partie du pays, ou doivent prendre des chemins déviés qui rajoutent plusieurs heures aux trajets déjà assez longs. Ils parlent d'ailleurs de bloquer plus de routes et une autre ville... Uyuni. Nous partons, en théorie, demain matin à 6h00. On espère ne pas avoir de difficultés !

Un autre problème, c'est l'essence. La route passant par Potosi est la route du gaz. Cela occasionne donc des pénuries, ce qui est plutôt dramatique à Uyuni, dont l'économie dépend entièrement des tours en jeep faits dans le désert de sel. Plusieurs agences ne peuvent déjà plus offrir de tour.

Mais qu'est-ce qui se passe, exactement, à Potosi ? Nous avons entendu plusieurs choses différentes : que le gaz était trop cher, que les travailleurs des mines voulaient de meilleures conditions, qu'il y avait des problèmes territoriaux, que la région voulait davantage d'autonomie... finalement, après quelques recherches sur des sources fiables et de multiples discussions avec les locaux,  voici ce qui résume le mieux la situation :

Un comité civil local rassemblant syndicats, mais aussi élus locaux, réclame une série d'investissements de l'Etat, dont une route, un aéroport, la relance d'une mine, et le règlement d'un différend limitrophe provincial.
Le Monde.fr

Des touristes ont été bloqués, il y a des pénuries d'à peu près tout, des dynamites sont lancées dans les rues... la ville est chaotique et le gouvernement, jusqu'à maintenant n'a pas réellement intervenu. Evo Morales, le président, est censé aller voir le problème sur place très bientôt, mais le tout ne devrait pas se régler avant un bon moment.

La situation est à suivre, mais si vous aviez l'intention de vous diriger prochainement vers la merveilleuse Bolivie, ce n'est peut-être pas le meilleur moment pour le faire !

jeudi 5 août 2010

¡Hola Bolivia!

Hier, nous quittions la charmante ville de Puno, sur les rives du Lac Titicaca et nous traversions la frontière bolivienne. Après avoir sorti notre passeport un total de 5 fois (frontière péruvienne, frontière bolivienne, contrôle migratoire, contrôle sanitaire, contrôle policier), nous arrivions finalement à La Paz, ville plongée dans un mélange de tradition et de modernité.

Le trajet en autobus s'est bien passé, mais encore une fois, on nous a mentis.

D'ailleurs, c'est une autre chose, ça. Chaque fois (ou presque) qu'on paye pour un service, on obtient près du tiers de ce qu'on nous avait initialement promis.

Par exemple, on achète un billet d'autobus. Au départ, on se dit : c'est un long trajet, prenons une bonne compagnie qui offre des autobus confortables et sécuritaires, quitte à payer un peu plus cher.

La dame nous promet donc un bus-cama (autobus-lit, c'est-à-dire avec des sièges fortement inclinables et très confortables) avec air climatisé, un repas à bord, personne qui rentre dans l'autobus, air climatisé et toilette fonctionnelle. Parfait, qu'on se dit, allons-y.

Eh bien, les sièges étaient pour la plupart désuets et tellement rapprochés les uns des autres que l'incliner voudrait dire détruire la rotule de la personne assise derrière, nous avons eu chaud pendant tout le trajet, il n'y avait pas de repas, plusieurs vendeurs ambulants ont passé dans les allées et la porte de la toilette s'ouvrait à tout bout de champ.

Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'on se fait mentir aussi délibérément ?

Tout à l'heure, nous prendrons un bus de 12 à 14 heures vers Uyuni, afin de voir le fameux désert de sel de Bolivie. Les routes vers nos destinations prévues sont barrés à cause de grèves contre le gouvernement... m'enfin, toujours est-il qu'on espère, qu'on espère mille fois avoir des sièges semi-cama, comme la petite dame nous l'a promis.

D'ailleurs, est-ce que quelqu'un connaît des entreprises de transport fiables et confortables, en Bolivie ? Guillaume ?

mardi 3 août 2010

Hyperthermie et Machu Picchu

La suite du dernier post !

Jour 3 - Hyperthermie

Pas qu'on ait tellement protesté, cette journée-là. Le chemin était facile, ponctué de petites côtes et de petites descentes. Le paysage était superbe, bien sûr et on longeait une rivière. Mais on était fatigués. Il faisait au moins 40ºC. Le soleil tapait fort en titi.

On était en hyperthermie, voilà.

Le groupe en entier avait l'air d'une troupe de zombis, en fait. Nous étions probablement les moins pires, car grâce à notre forme physique exceptionnelle (!), nous étions loin devant la majorité du temps. Heureusement, après un certain moment, nous avons quitté le chemin à découvert sur la route de sable pour longer la voie ferrée, dans la jungle, avec un minimum d'ombre, s'il vous plait.


Après 7 heures de marche, nous sommes arrivés à Aguas Calientes, ville la plus touristique au monde, où nous n'avons PAS mangé de poulet, mais bien un spaghetti bolognaise. À Aguas Calientes règne d'ailleurs un paradoxe incompréhensible : l'eau de notre douche était froide ! Pourquoi appeler une ville Eaux Chaudes, si l'eau est frette ? Hein ? Pourquoi ?

Immédiatement après le souper, nous avons ajusté notre cadran à 4h00 du matin et nous sommes allés nous coucher, fin prêts pour la montée du Machu Picchu le lendemain matin.

Jour 4 - Le Machu Picchu et la mort des Inca Steps

 À 4h00, le cadran sonne pour la première fois. À 4h10, il sonne pour la deuxième. Puis, à 4h20. Finalement, Alice le ferme en se disant fuck off, de toute façon on est trop morts pour le monter maintenant, dormons un peu. Mais Martin, à 4h40, n'était pas du même avis et nous nous sommes donc levés les yeux dans la graisse de bine, pour se diriger vers la dernière partie du chemin des Incas.

1h30 de montée, après 3 jours de trekking, c'est long.

Surtout quand les Inca Steps en question sont (étonnamment, vue la petite taille de cette civilisation) faits pour des pieds de géants. Peu pressés, nous nous sommes donc arrêtés plusieurs fois, question que nos cuisses endolories reprennent de leur entrain d'antan.

Et finalement, alors que la montée semblait interminable, nous l'avons vu, là, tout prêt.


Le Machu Picchu. Du moins, les premières ruines visibles.

Et wow, wow, wow. Pourquoi c'est une des 7 merveilles du monde moderne ? On le comprend. Pourquoi c'est autant bourré de touristes ? On le comprend aussi. Nous avons passé un long moment, assis sur un plateau servant autrefois à l'agriculture, à simplement admirer ce qui se dressait devant nous.


Puis, après quelques heures, on est redescendus, on était contents et on s'est ennuyé à Aguas Calientes jusqu'à 19hrs, pour finalement revenir en train, manger des chips, boire du whisky et jouer aux cartes.

Le Inca Jungle Trail, c'est la crème de la crème. Faites-le !

lundi 2 août 2010

No news, good news

Ça fait longtemps, on le sait.

Ça fait longtemps, parce qu'on n'avait pas vraiment d'accès à internet, dans les 4 derniers jours. Pourquoi? Parce qu'encore une fois, on était perdus dans la jungle, sur la trace des incas.

Le Inca Jungle Trail, que ça s'appelle. En effet, il y a quelques jours, un groupe (bien sûr, Alice était la plus jeune!) représentant tous les coins du monde s'est réuni dans un autobus beaucoup trop exigu, question de se diriger, un jour à la fois, vers le fameux Machu Picchu.

Mémorable, génial, éreintant, pénible, meurtrier, revigorant et époustouflant sont tous et chacun des mots que je pourrais utiliser pour décrire ce trekking de 4 jours dans la vallée sacrée, qui nous a laissé béats d'ébahissement et de fatigue.

Jour 1 - Du plus haut au plus bas (De Cuzco à Santa Maria)

Bien sûr, en Amérique du Sud, tout est imprévu jusqu'à la dernière minute. Donc, quand l'agence de voyage nous a dit qu'elle irait nous chercher à 8h00, puis 6h30, puis 7h00, nous avons haussé les sourcils et ajusté notre cadran en conséquence, sans trop s'inquiéter. Bien sûr, après une heure d'attente, elle n'était toujours pas là. La dame de l'hotel a donc gentiment appelé, en s'exclamant au téléphone que nous étions désespérés et que le guide devait venir sur-le-champ. Chose demandée, chose due, 5 minutes plus tard, l'autobus était devant chez nous et le guide s'excusait en expliquant qu'il n'avait pas nos noms sur la liste.

Nous avons bien failli ne pas partir.

Après environ une heure à faire le tour de Cuzco pour récupérer les autres randonneurs, puis changer certaines personnes d'autobus, puis embarquer les vélos, puis glander pour on-ne-sait-quoi, nous partîmes finalement à travers les montagnes, vers un sommet de 4000 m. Le minibus étant excessivement trop petit pour le total de 12 adultes que nous étions, nous avons pu apprendre à connaître rapidement nos voisins et leur odeur. Heureusement, ils étaient sympathiques et ne puaient pas trop !

Puis, pendant 4 heures, nous avons descendu les montagnes en vélo, arpentant routes d'asphalte et de gravel, rivières et nids-de-poule. Chacune de nos bicyclettes avait un petit défaut qui lui était particulier. La roue avant de Martin était croche et freinait en permanence. La chaîne d'Alice n'était pas huilée et produisait un agréable squick! à chaque coup de pédale qu'elle donnait. Une Danoise avait des freins déficients. Bref, tout le monde a eu un petit bonus.


Et c'était magnifique, bien sûr.

Finalement, nous sommes arrivés à Santa Maria, où il n'y avait, sans passer par 4 chemins, absolument rien. Nous nous sommes donc ouvert une bière en discutant avec nos nouveaux amis, avons mangé du poulet et nous sommes couchés tôt, prêts pour la grande expédition du lendemain.

Jour 2 - Le chemin des Incas

Vous savez déjà qu'ils sont fous, les Incas. Je vous l'ai déjà dit ICI. Eh bien, je vous le reconfirme. Ils font des chemins de pierre pas possibles, sur les bords d'une montagne déjà beaucoup trop haute. Il ne faut pas regarder en bas. Il ne faut pas avoir le vertige. Et surtout, il faut avoir des jambes d'acier ! 9 heures de marche, que c'était. 9 heures à monter avec nos effets pour 4 jours sur le dos, à descendre des pentes escarpées, à traverser des rivières, à endurer le soleil et à prier pour ne pas tomber en bas.


9 heures assez pénibles, ma foi.


Par contre, que dire d'autre que Wow. Encore une fois et comme toujours, les paysages étaient à couper le souffle et malgré que nous avons cru tomber en crise d'asthme plus d'une fois, ce fut sans aucun doute la plus belle partie de notre voyage.


À la fin du sentier, alors que nos jambes criaient à l'aide et que nos muscles endoloris réclamaient du repos, nous sommes arrivés à des sources thermales, où nous avons pu à la fois nous reposer et nous faire dévorer tout cru par les millions de mosquitos affamés qui attendaient les gringos qui, comme tout le monde le sait, ont le sang plus sucré que les peruanos. Nous avons compté 23 piqûres dans le dos de Martin et environ 15 sur les cuisses et les fesses d'Alice. Tout ça, en moins de 5 minutes.

Nous sommes par la suite arrivés à Santa Teresa, où, comme de fait, nous avons mangé du poulet et couru immédiatement au lit, avant de tomber raide morts sur le plancher de béton.

À suivre demain (ou après-demain) !