mercredi 18 août 2010

Ciao America del Sur...

3 mois, quand on y pense, ça paraît énorme. D'ailleurs, quand je pense à mon arrivée en Équateur, un certain 20 mai en fin de soirée, ça me semble loin, tellement loin. Je me souviens de tous les détails, comme, par exemple, de ce gentleman couché nonchalament dans une boîte de camion, au milieu de centaines de sac remplis d'oignons. Des 3 concessionnaires Hyundai que nous avons croisés en nous rendant vers l'hotel. De l'impression étourdissante que m'a laissée Guayaquil, de sa pollution, de ses enfants dans les rues qui m'ont tellement touchée.

Je me souviens de tout, mais 3 mois, c'est long et le mois de mai, il est lointain.

J'aurai appris à connaître le meilleur de moi-même, je crois. Le pire, aussi. J'aurai évolué sur tous les points, y compris ma composition corporelle qui, à force de trekking et de journées interminables à marcher dans les rues poussiéreuses des villes, s'est modifié, pour le mieux, je pense. Mentalement, c'est plus subtil, mais ce n'en est que plus profond.

J'aurai connu toutes sortes de personnes, certaines voulant m'extirper de l'argent, certaines trouvant ma peau blanche translucide de gringa un peu trop séduisante, mais certaines, aussi, m'ayant séduit par leur bonté, leur simplicité, leur grand coeur toujours prêt à aider une pauvre touriste perdue.

Souvent, quand on voyage dans des pays en voie de développement, on s'imagine qu'on va changer le monde. Distribuer denrées et biens de première nécessité par les rues, construire une école, comprendre la population, partager leur misère. Le complexe de supériorité de l'homme blanc, quoi qu'on en dise, reste un peu présent dans notre esprit, alors qu'on considère que notre façon de vivre, que notre argent résoudrait tous leurs problèmes.

Je n'ai rien changé.

J'ai donné quelques cours d'anglais, acheté quelques livres, aidé à la préparation de certains évènements. J'ai injecté de l'argent dans l'économie locale, surtout, en payant bien souvent plus que le prix réel des biens et services que je me procurais... Mais concrètement, j'ai fait une bien petite différence.

Ces pays, par contre, ils ont tout changé.

L'Équateur, le Pérou et la Bolivie.

Merci, pour 10 000 raisons, pour l'amour et la vie, pour le voyage et le risque, pour les découvertes et le jeu, mais surtout pour la passion.

J'ai 19 ans, je commence l'université (nouvelle ville, nouvel appartement, nouvelle école, nouvelle réalité) dans un peu plus de 2 semaines, mais je suis prête, je crois.

Je reprends l'avion demain matin. Merci pour le voyage !

2 commentaires:

Guillaume a dit…

Oh!Non! Pas Alice qui s'en va! Reste Alice, j'ai besoin de mes blogueuses pour me faire rêver!

Je suis content que tu aies tant aimer ton voyage. Ton blogue était si beau, je vais m'ennuyer.
Bon retour chez toi, bon début d'université et viens nous voir! Yves et moi sommes en profonde dépression depuis qu'on voit les jeunes profs s'activer sans nous autour de l'Option SENS. On se console en se disant que leurs étudiants ne seront jamais aussi beaux que les nôtres!!!

Judith a dit…

Dirais-tu que tu ne sais plus qui sont les vrais riches: ceux qui ont le sourire et le geste accueillant ou ceux qui ont des dollars dans leur porte-monnaie?
Dirais-tu aussi que ces pays à qui tu voulais donner un peu de toi t'ont rendu ton don au centuple et plus?
Tu ne seras plus jamais la même parce que tu es devenue d'abord et avant tout citoyenne du monde et non citoyenne d'un pays ou d'une ville.