samedi 14 août 2010

La ruta del vino

Avec tous les bouleversements qu'ont apportés les manifestations de Potosi, notre itinéraire prévu s'est révélé impossible à accomplir. Nous avons donc sauté d'un endroit à l'autre, tels des kangourous, évitant les barages routiers, nous sauvant des villes avant qu'elles soient bloquées et souffrant de divers désagréments, tels la pénurie de fromage de chèvre dans les villes du Sud.

Eh bien, malgré ces petits drames bien piquants, la malchance de Potosi fut, en quelque sorte, une bénédiction pour nous, puisque sans celle-ci, nous n'aurions probablement même pas eu le temps de passer par l'agréable, la délicieuse, la gustative ville de Tarija.

Nous n'aurions probablement pas eu, non plus, la chance de déguster, à des prix ridicules, des vins qui furent, pour beaucoup, des découvertes inestimables.

Le jour de notre arrivée, nous nous sommes laissés tenter par un tour de la campagne environnante, où nous avons dû escalader plusieurs arcades rocheuses afin de découvrir de charmantes cascades, perdues au milieu de nulle part. Par la suite, nous avons visité la petite bourgade historique de San Lorenzo, où Martin, tel un enfant, s'est exclamé devant les reliques de sabres ayant servi à combattre les espagnols.


Un peu plus loin, dans un autre lieu que je ne saurais nommer, nous avons pu boire la merveilleuse chicha de uva, faite de raisins fermentés, dont le goût vinaigré nous a fait grimacer à chaque gorgée. En fait, s'il serait plus précis de dire que c'était atrocement mauvais, notre guide nous a affirmé que c'était, habituellement, excellent. M'enfin. On nous a aussi servi un plat d'un met typique du coin : les cangrejos de agua dulce, qui sont, en fait, des minuscules crabes de rivière. J'ai bien aimé, moi... la carcasse croquante me rappelait les chips !


Puis, après une bonne nuit dans notre hotel que nous payons un peu trop cher à notre goût, nous sommes repartis, le lendemain matin, pour la route des vins. Nous avons visité plusieurs bodegas, c'est-à-dire des producteurs de vino, parfois industriels, parfois artisanals. Entre 9h00 et 13h00, je dirais que nous avons « goûté » au moins 10 sortes de vin différentes. Pourquoi les trémas ?


Parce que le sens du mot probar (essayer, donc goûter), chez les Boliviens, n'a pas le même sens que chez nous. On nous a servi, littéralement, des coupes pleines. Vin seco, semi-seco, dulce, porto et singani (l'alcool local, qui est une eau-de-vie de raisin) se sont enchaînés devant nous très rapidement, à notre étonnement constant.


Nous avons fait d'excellentes découvertes... beaucoup d'achats... et nous réfléchissons, d'ailleurs, à des plans machiavéliques pour rapporter le plus de bouteilles possible à la maison !

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