dimanche 11 juillet 2010

Ils sont fous, ces Incas !

Aujourd'hui et hier, nous avons vécu des journées assez... étranges... hautes en couleurs... incompréhensibles... qu'il vaut, bref, la peine de partager.

Partie 1 - L'ascension

À 8h00, nous avions déjeuné et nous étions prêt à partir. Un taxi collectif nous amena, tel un pilote de course, dans une route montagneuse sinusoïdale pour un trajet d'environ 1h30, afin de nous conduire à l'entrée de notre sentier. Kuélap, 9.8 km, que ça disait. Mon guide de voyage prédisait 5 à 6hrs de montée éreintante. Notre chauffeur nous promettait 3hrs de marche de plaisance, où nous aurions aisément pu traîner nos arrières grands-parents.

Les 1 200 mètres de dénivellation, ajoutés à 3 jours sur la toilette, un soleil torride et une pente à 45º eurent raison, pour ma part, de ma forme physique déjà bien ordinaire. C'est donc motivés et heureux, mais déjà à bout de souffle, que nous entamâmes le défi, qui allait s'avérer être toute une aventure.

Après 3 heures de marche, nous croisâmes finalement une âme et, plein d'espoir, nous lui demandâmes combien de temps il nous restait avant d'atteindre les ruines que nous poursuivions.

40 minutes, nous déclara-t-il, no más (pas plus).


Enchantés, nous continuèrent, les jambes branlantes et le coeur nous défonçant la poitrine, à suer sous le soleil torride, convaincus que la fin était proche.

Après les 40 minutes en question, nous aperçûmes deux autres ombres au loin. Une heure, nous dit l'un des hommes, souriant et sûr de lui.

Cette fois un peu fatigués et moins motivés, nous persistâmes tout de même dans notre défi en regardâmes tout en bas au lieu d'en haut, afin de s'encourager en voyant toute la distance parcourue.

Et une autre heure passa.

Puis, ce fut des touristes qui, l'air désolé, nous annoncèrent une dernière heure de montée, encore plus difficile que les autres. En se forçant à sourire, mais affamés et priant pour que le sentier tire à sa fin, nous continuèrent, plaçant un pied devant l'autre, puis un autre, puis un autre...

Nous montions depuis déjà près de 5hrs et la capacité d'absorption de sueur de nos vêtements semblait saturée, lorsqu'une jeune fille à cheval nous proposa, pour 15 soles chacun (soit environ 5$) de finir le trajet
à cheval. La bruine qui commençait à tomber, nos jambes molles et un regard vers le sentier escarpé acheva de nous convaincre.

Le problème, c'est qu'il n'y avait que deux chevaux et que nous étions trois.

Mais, bien sûr, un problème n'en est jamais réellement un, en Amérique latine. Frédérique et moi montâmes donc ensemble sur un seul cheval, qui sembla manquer de souffle à plusieurs reprises, alors que Francis écrasa de tout son poids l'autre.

La bruine se transforma en pluie battante et nous arrivâmes finalement aux ruines.

 Partie 2 - L'attente


La billetterie était à 20 minutes de marche, mais un gentil local proposa de nous amener à une autre billetterie, plus près. Nous acceptâmes avec joie de le suivre jusqu'à-ce qui s'avéra être... fermé.

Après plus de 5h00 de marche en montagne, la billetterie était fermée et il pleuvait. De plus, on nous a informé que le site fermait dans à 17h00, c'est-à-dire dans les 40 minutes qui suivaient.

Le jeune local, Roger, de son petit nom, proposa de courir sous la pluie aller nous acheter les billets à l'autre billetterie, ce que Frédérique et moi acceptâmes avec joie. Francis, par contre, était au bout de sa patience et c'est fâché qu'il refusa d'attendre 10 minutes pour aller visiter ce qui allait s'avérer être une visite spectaculaire. Il retourna donc, dans une boîte à pick-up, sous la pluie, à l'hotel, en manquant tout ce qui suit.

Notre ami Roger revint toutefois, tout trempé, avec nos 2 billets. Il se proposa pour être notre guide et nous annonça qu'il avait réussi à négocier la fermeture pour 18h00, afin que nous puissions faire le tour.

Partie 3 - Les ruines chachapoyas\incas\espagnoles de Kuélap
 
Quelques minutes après notre entrée sur le site, la pluie cessa. Et c'était beau, beau, beau.

J'ai distingué 3 principales différences avec le Macchu Pichu :
1. C'est moins cher
2. C'est moins envahi de touristes
3. C'est plus sauvage


Une seule grande ressemblance, par contre :
1. C'est tout aussi fantastique et ça en vaut mille fois la peine.

Partie 4 - Prises au pièges

Après cette visite, qui nous laissa béates de satisfaction, nous voulûmes retourner à Chachapoyas, passer la nuit dans l'hotel que nous avions déjà payé et où se trouvaient tous nos effets personnels.

Impossible.

Il n'y avait plus de taxi. L'homme qui était censé nous rapporter était introuvable.

Notre guide, du haut de ses 17 ans, nous proposa alors de passer la nuit chez lui, disant que sa mère proposait régulièrement l'hébergement aux touristes perdus comme nous. Après une très courte discussion sur l'état de notre situation, nous acceptâmes son offre. Il nous traîna donc jusqu'à sa maison de terre, où nous mangeâmes, réchauffées par le feu de la cuisine, notre premier vrai repas de la journée depuis le déjeuner.

Notre lit, accueillant, mais froid et humide, trônait dans une pièce au plancher et aux murs de terre. Nous dormîmes mal et peu, car on nous avait dit qu'à 5hrs du matin, quelqu'un pourrait nous rapporter à Chachapoyas.

À 4h30, nous étions debout et prêtes à partir, mais nous nous rendormîmes sur le lit en attendant Roger, qui tardait à venir.

À 6h30, il était là, les yeux brumeux et il nous apporta jusqu'à la maison de notre chauffeur. Roger, criant à travers sa porte, se rendit compte qu'il dormait encore. Nous l'avions toutefois réveillé et il nous dit d'aller attendre à l'arrêt d'autobus, qu'il viendrait sous peu.

Nous remerciâmes Roger de ses génereux services et entamâmes, une nouvelle fois, notre attente.

À 7h00, il revint nous annoncer que nous attendions une señora, qui descendrait avec nous.

Nous avions faim, froid et nos pieds étaient mouillés. En plus, c'était notre moment du mois et il n'y avait pas de toilettes et notre rouleau de papier hygiénique était terminé.

Vers 10h00, nous apprîmes que la señora en question ne viendrait pas et que le chauffeur ne partirait qu'à 1h00.

À 11h00, nous suppliâmes un tour organisé de nous rapporter avec eux, mais ils refusèrent, car il manquait une place dans leur auto.

Finalement, vers midi, un autobus rempli de jeunes Britanniques arriva et le chauffeur, ayant pitié de nous, proposa de nous ramener avec lui.


Heureusement pour nous, nous pûmes donc revenir à l'hotel, prendre une bonne douche chaude et surtout, surtout, ARRÊTER D'ATTENDRE !

1 commentaire:

Jessica a dit…

OH mon Dieu quelle expérience! Jsuis fière de vous ;)